Nicolas 16e et finisher d’un Triple Ironman Maelasptttri 02/08/2013

Nicolas 16e et finisher d’un Triple Ironman

Nicolas Reminder, fidèle triathlète de l’ASPTT Strasbourg depuis plus de 10 ans (avec une petite interruption en 2011), fan d’ultra triathlon et course à pied nous fait partager sa course à Lensahn qu’il a brillamment terminé sous nos couleurs noire et blanche sans se blesser !!! Félicitations à lui car les conditions n’étaient pas évidentes …
C’est avec une certaine insouciance que je suis entré dans l’enceinte de la piscine découverte de Lensahn. En effet, je savais que j’étais capable de finir ce triathlon car je l’avais déjà fait 10 ans auparavant.
Nous sommes 5 ou 6 par ligne d’eau dans une piscine de 50 m. Nous avons donc 114 aller-retour à faire. Mais fort heureusement des compteurs sont là pour nous. En natation, j’applique ce que j’avais prévus, à savoir manger une banane tous les 3 800 m.
Au bout de 6 km, j’éprouve un mal de tête que j’ai du mal à expliquer. Finalement, j’arrive au bout de la distance en 4 h 15 à la 31ème place. Mais dans ce genre d’épreuve, le classement n’a que peu d’importance.
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Le parcours vélo est un simple aller-retour de 8 km à faire 67 fois. Sur l’aller, il y a 2 principales montées qui imposent de mettre le petit plateau et de se mettre en danseuse. Il en va de même du retour bien entendu. Pendant les premières heures du vélo, j’ai toujours aussi mal à la tête et je me sens très faible. Au point que je réalise que dans cet état, je ne pourrais pas aller au bout du vélo. Cependant, je me convaincs que ça finira bien par passer avec le temps. Puis, vers 17 h, une couverture nuageuse voile le soleil et fait baisser la température. Instantanément, ma migraine disparait et je me sens beaucoup mieux. Il s’agissait donc d’une sorte d’insolation.
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La nuit arrive. Je l’appréhende beaucoup car à 14 h dans l’après-midi, j’avais commencé à avoir envie de dormir. Mais à minuit, je sors mon arme anti sommeil. Mon MP3 avec ma musique classique et mes musiques de films. Miraculeusement, la nuit est agréable au niveau du climat et je n’ai pas du tout sommeil. J’ai même l’impression de rouler très fort.
Je pose le vélo à la 16ème place juste derrière notre grand représentant alsacien Emmanuel Conraux qui trottine déjà depuis 20 mn et qui fera une remontée spectaculaire aux avant-postes.
Je commence donc à gambader sur l’épreuve course à pied sous une chaleur étouffante pour les 126 km qui prend la forme d’un carré de 1 300 m à faire 96 fois. Heureusement, contrairement à l’épreuve vélo, l’organisation a mis un ravitaillement sommaire mais toujours présent. Il y a de l’eau, du coca et des fruits et légumes (pastèque, banane, raisins, concombre et tomate). Je décide donc d’alterner un tour un verre de coca et un tour grignotage de fruits. Sur ce fameux carré, il y a un côté avec une belle montée et forcément un coté avec une descente. Sur les 4 côtés du parcours, il y a une bassine avec des éponges. Je me mouille à chaque tour.
J’avais décidé de ne faire la montée en marchant qu’au bout du 1er marathon voir du second. Mais la fatigue a eu raison de mon ambition. Je me vois marché sur cette partie difficile pour tout le monde dès le 20ème tour.
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Au cœur de la nuit, les orages arrivent et la pluie survient violemment. Nous sommes obligés de nous abrité sous les tentes. Sauf pour quelques irréductibles qui continuent. Ceux sont certainement ceux qui sont bien classés. Le 3ème orage est de loin le plus important. La violence était inouïe. La grêle a fait son apparition et trempés jusqu’aux os, nous sommes obligés de nous abrités dans un abri en dur car la violence du vent a fait s’envoler plusieurs tentes. Un peu désemparé, moi et un autre français, nous décidons d’aller dormir un peu dans une chambre. Les accompagnateurs étant chargés de nous réveiller dès que la pluie aura cessée. Seulement 5 mn  plus tard, la pluie s’est arrêtée. Dans mon fort intérieur, j’aurai aimé que la pluie dure des heures pour pouvoir dormir. Mon compagnon m’a demandé ce que l’on faisait, et à ma grande surprise, j’ai entendu ma voix dire le plus sérieusement du monde « On y retourne ».
C’est en contournant les flaques d’eau que l’on a repris la promenade nocturne. Heureusement, il ne pleuvra plus. Sur mon dernier marathon, je me suis rendu compte que ma foulée n’avait plus de rendement et que si je marchais cela revenait au même. Pourtant, j’ai continué à trottiné car j’ai supposé que si je marchais, la lassitude allait s’installer et que le sommeil risquait de m’assaillir.
Que les derniers tours étaient longs à passer. Finalement à l’aube, on a fini par me donner le drapeau français. Cela signifie que l’on est dans le dernier tour que l’on doit faire en sens inverse. A ce moment, on est félicité par tous ceux qui sont encore sur le parcours. Après avoir été au mieux classé 13ème, le dernier marathon m’a été fatal et je finis 16ème. Je boucle le tout en 45 h 47 soit 3 h 39’ de plus qu’il y a 10 ans. Mais je suis quand même satisfait et je pense que mentalement, je me suis bien battu. Mon objectif était dans un 1er temps de finir et dans un second temps de ne pas finir cassé ou blessé. J’ai remplis mes deux souhaits.
g
Pour conclure, je dirais qu’un triple ironman ce n’est pas 3 ironmans. C’est bien plus que cela. C’est un combat mental ou la clé pour y arrivé est la concentration et la patience. Je ne peux qu’encourager les triathlètes à s’essayer à ce type d’effort qui ne demande pas plus d’entrainement que cela. Le jour J, il faut juste une grande dose de volonté et l’ambiance qui règne sur ce type d’épreuve nous donne la force nécessaire. J’en veux pour preuve le taux d’abandon qui n’est que de 10 %.
Les résultats sur le site de l’organisateur http://www.triathlonlensahn.de/
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